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L’affaire Iveton, un silence français, par Jean-Luc Einaudi

mardi 7 juin 2016, par Olivier Berruyer

7Juin2016

L’affaire Iveton, un silence français, par Jean-Luc Einaudi

Source : Libération, Jean-Luc Einaudi, 01-06-1998

Qui se souvient de Fernand Iveton, ouvrier, communiste, rallié au FLN, guillotiné à Alger, en 1957. Et qui se souvient du nom de celui qui était alors ministre de la Justice ?

Une vieille dame est morte, le dimanche 10 mai 1998, à Arcueil. Selon ses volontés, elle a emporté avec elle, dans la tombe, le portrait de l’homme qui fut l’amour de sa vie. Elle s’appelait Hélène Iveton.

Son mari, Fernand Iveton, fut guillotiné à Alger, dans la cour de la prison Barberousse, le 11 février 1957. Qui se souvient de Fernand Iveton ? Le ministre de la Justice s’appelait alors François Mitterrand.

Ouvrier, communiste, se considérant comme algérien, Fernand Iveton avait rallié le FLN, alors que la guerre faisait rage en Algérie. En novembre 1956, il avait décidé de procéder au sabotage d’un tuyau dans l’usine à gaz où il travaillait, au moyen d’une bombe. Des précautions avaient été prises pour que l’explosion n’occasionne pas de victime mais uniquement des dégâts matériels. Arrêté le 14 novembre 1956, avant même qu’il ait pu installer la bombe, il fut d’abord torturé par des policiers, comme cela était alors la règle : décharges électriques sur le corps, supplice de l’eau.

En exécution des pouvoirs spéciaux votés par l’Assemblée nationale, en mars 1956, à la demande du président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, et des décrets d’application qui suivirent, il comparut dix jours plus tard devant un tribunal militaire présidé par un magistrat volontaire. Il n’y eut aucune instruction préalable à l’affaire. Deux jours avant le procès, deux avocats furent commis d’office. La direction du Parti communiste français ayant d’abord interdit à l’avocat communiste Gaston Amblard de défendre Iveton, celui-ci fut abandonné à cette parodie de justice.

Condamné à mort par le tribunal militaire d’Alger, son recours en grâce, plaidé notamment par l’avocat communiste Joé Nordmann, fut rejeté par le président de la République d’alors, René Coty. Celui-ci se contenta de raconter aux avocats l’anecdote suivante : en 1917, alors qu’il était jeune officier, il avait vu fusiller deux jeunes soldats français. Alors que l’un d’eux était conduit au poteau d’exécution, le général lui avait dit : « Toi aussi, mon petit, tu meurs pour la France. »

Fernand Iveton devait être guillotiné pour l’exemple. Il mourut en criant « Vive l’Algérie ! », en compagnie de Mohamed Ouenouri et de Mohamed Lakhnèche. Avant d’être exécutés, les trois hommes s’embrassèrent.

J’ai écrit un livre, paru en 1986, sur cette affaire. François Mitterrand, président de la République, n’avait pas donné suite à ma demande d’entrevue (1). Le dossier de recours en grâce, m’avait-on dit, avait disparu des archives du ministère de la Justice.

Le 24 mars 1994, trois journalistes furent reçus par le président de la République. En 1956, en tant que ministre de la Justice, il était vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, qui examinait les recours en grâce et procédait à un vote. Comme ils lui demandaient : « Qu’avez-vous voté sur le dossier Iveton ? », François Mitterrand leur avait répondu : « Je ne peux pas vous le dire (2). »

Or, comme beaucoup d’éléments me l’avaient déjà fortement laissé supposer, François Mitterrand avait voté la mort de Fernand Iveton. C’est ce que Jean-Claude Périer, secrétaire du CSM de 1956 à 1959, révéla aux trois journalistes.

En 1965, François Mitterrand devenait candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle. Le silence s’étendait sur son action durant la guerre d’Algérie, comme ministre de l’Intérieur d’abord, puis comme ministre de la Justice.

Cette histoire-là reste à écrire.

(1) Pour l’exemple (l’affaire Fernand Iveton), préface de Pierre Vidal-Naquet, l’Harmattan, 1986.

(2) La Main droite de Dieu, Emmanuel Faux, Thomas Legrand, Gilles Perez, le Seuil, 1994.

Colloque Jean-Luc Einaudi a participé aux séminaires sur le « travail de mémoire » organisés dans le cadre de l’exposition « 1914-1998, le travail de mémoire » au théâtre Paris-Villette. Tous les jeudis à 19 h 30 jusqu’au 18 juin. Entrée libre. Rens. : 01 40 03 76 98

Jean-Luc Einaudi historien

Source : Libération, Jean-Luc Einaudi, 01-06-1998

Fernand Iveton : L’homme qui fit trembler de peur les tenants du colonialisme

Source : Al Huffington Post, Mohamed Rebat, 31/07/2014

Avec l’exécution de Fernand Iveton, le 11 février 1957, sur l’échafaud dressé, la nuit, dans la cour de la prison de Serkadji, le bourreau, Maurice Meyssonnier, descendant d’immigrés européens, patron de bar de son état, était à sa quatrième victime dans ce sinistre lieu.

Fernand Iveton était lui aussi descendant d’immigrés européens. “C’était un pied-noir typique : père français, mère espagnole”, écrit son avocat, membre du Parti communiste Français, Joë Nordmann, dans son livre “Aux vents de l’histoire”, paru, à Paris, aux éditions Actes sud, en 1996. Mais “celui-là n’est pas comme les autres”, dit, un jour, Didouche Mourad à son ami Ahmed Akkache. S’il y en avait beaucoup comme lui, cela aurait changé bien des choses”. C’était au quartier de “La redoute”, vers la fin des années 1940.

Au quartier populaire du Clos-salembier (actuelle Madania) où il grandit, Fernand Iveton, né à Alger le 12 juin 1926, était connu pour ses solides convictions communistes, et très estimé, pour sa droiture, par les militants du PPA-MTLD qu’il côtoyait au syndicat des gaziers-électriciens de la CGT. Il aimait l’ambiance sportive. Le samedi après-midi, on le trouvait sur un terrain de football avec ses camarades de travail, Algériens et Européens, portant les couleurs du club corporatif de son entreprise, l’EGA (Électricité et Gaz d’Algérie), affilié à la Fédération Gymnique et Sportive du Travail
(FGST), témoigne son camarade du Parti Communiste Algérien (PCA), Maurice Baglietto.

Le dimanche, on le voyait à la sortie du stade du Ruisseau (du 20 août aujourd’hui), avec ses camarades de la section du Clos-salembier, vendre, à la criée, l’hebdomadaire Liberté, organe du PCA auquel il adhéra l’été 1946. Chaque semaine, par la plume de son rédacteur en chef, Ahmed Akkache, Liberté développait l’idée de l’indépendance nationale. Fernand Iveton y croyait. Il avait foi en une Algérie indépendante, juste et solidaire. Il avait suivi le chemin choisi par son père, ouvrier à la société d’électricité “Lebon” devenue EGA à sa nationalisation en 1946. Au début de l’année 1950, il retrouva, à l’école élémentaire du PCA, son camarade Henri Maillot qu’il connut au Mouvement des jeunesses communistes et à l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne (UJDA).

Par “les autres”, Didouche Mourad désignait ceux qui, contaminés par le racisme, formaient la communauté française. Cette société des “Français d’Algérie” dont parle Henri Alleg dans son livre “La guerre d’Algérie” : “Si diverse et si contradictoire”, écrit-il, “(elle) avait au moins une certitude commune qui faisait la force idéologique et politique de la grosse colonisation. Elle ne jouissait de ces privilèges, pour aussi misérables qu’ils fussent, que parce qu’elle était l’heureuse élite, celle à qui la providence avait confié la tâche de régner sur les indigènes. Cela chacun l’apprenait avant même de savoir lire”.

L’école française relaya la famille dans l’éducation du mépris de l’indigène. Elle contribua grandement à la construction et à la diffusion du racisme avec notamment l’institution de la section “A” pour les enfants européens et la section “B” pour les indigènes, ainsi qu’à travers les livres et les manuels scolaires. Le poète martiniquais anticolonialiste Aimé Césaire disait : “il n’y a pas de colonialisme sans racisme”.

Fernand Iveton acquit les principes d’indépendance nationale au cours des luttes ouvrières menées côte à côte avec les travailleurs musulmans, en grande majorité des militants du PPA-MTLD.

C’est sur le terrain des luttes ouvrières et politiques, qui connurent un essor formidable entre 1947 et 1954, qu’il faut chercher les racines de son intégration à la nation algérienne.

Le principe de l’indépendance nationale -plus précisément l’idée de séparation- était loin d’être partagé par tous les adhérents d’origine européenne du PCA, malgré les efforts d’éducation politique prodigués par leur parti qui, d’ailleurs, “se demande, dans un de ses écrits, si les efforts nécessaires faits en la direction des travailleurs européens, y compris les efforts de réflexion, d’élaboration, n’ont pas été effectués au détriment de ceux prioritaires en direction des masses algériennes”.

Seule une élite put se dégager de la mentalité colonialiste, souligne le PCA dans le document “Essai sur la nation algérienne”, écrit, en 1958, en pleine guerre d’indépendance.

Fernand Iveton, ouvrier tourneur, fut de cette élite. Il s’engagea dans la lutte armée avec les Combattants de la libération -la branche armée du PCA- créée en juin 1955. Après leur dissolution un an après, en juin 1956, suite à l’accord FLN-PCA, il rejoignit l’ALN avec ses camarades.

Il fit partie du groupe de fidas du Champ de manœuvres (actuel 1er Mai) dirigé par M’hamed Hachelef. Il proposa à ses camarades de placer des bombes sous les tuyaux de l’usine à gaz du Hamma, à un endroit choisi pour que les dégâts empêchent l’usine de fonctionner, privant ainsi Alger d’électricité, selon le témoignage de Jacqueline Guerroudj, ancienne condamnée à mort, dans son livre “Des douars et prisons”.

Jacqueline Guerroudj, membre des Combattants de la libération, avait été chargée de remettre à Fernand Iveton les deux bombes réglées par Abderrahmane Taleb pour exploser à 19 heures 30, heure à laquelle l’usine est vide de son personnel.

Mais son sac -un sac de sport- ne pouvant les contenir toutes les deux, Fernand Iveton n’en garda qu’une seule. En arrivant à son lieu de travail, il mit le sac dans son placard. Son contremaître, qui le surveillait de près, entendit le “tic-tac” et prévint la police. Celle-ci, venue aussitôt, l’arrêta. C’était par un après-midi du mercredi 14 novembre 1956. Durant trois jours, il fut soumis à d’atroces tortures au Commissariat central d’Alger, tortures qu’il relata dans un Mémoire remis à son avocat, Joë Nordmann.

Le 25 novembre 1956, le Tribunal militaire d’Alger le condamna à la peine capitale “au motif qu’il avait voulu faire sauter Alger”, dit Jacques Soustelle, ancien gouverneur d’Algérie, qui voulut, par ces mots, mobiliser l’opinion “pieds-noirs”.

80 jours à peine après le procès, la lame de la guillotine, symbole de la sauvagerie, trancha la tête de Fernand Iveton. C’est un des descendants de “ces oiseaux de proie qui se sont abattus sur nos rivages dès 1831”, comme l’écrit le PCA en 1958, “des trafiquants, aventuriers, spéculateurs, pègre des ports méditerranéens de France, d’Espagne, d’Italie, de Grèce, de Malte…”. Maurice Meyssonnier, qui actionna la lame assassine.

Le recours en grâce, présenté par les avocats de Fernand Iveton, avait été refusé la veille, le 10 février 1957, par le Président de la République, René Coty, en accord avec le Ministre de la Justice François Mitterrand, et le secrétaire général de la SFIO, Guy Mollet, Président du conseil. Pour ces dirigeants français, la mise à mort rapide du communiste Fernand Iveton devait absolument servir d’exemple.

C’était au moment où, à l’Assemblée générale de l’ONU, on allait discuter de “la question algérienne”. Guy Mollet avait adressé une lettre à cette institution (publiée par les quotidiens en Algérie) pour dire que la guerre d’indépendance était dirigée, selon lui, par les communistes. Il voulait ainsi créer un climat général de peur en exagérant la participation des communistes dans la guerre d’indépendance. Faire peur également au FLN qui misait sur des appuis occidentaux à l’ONU.

Dans le couloir qui le conduisait à l’échafaud, Fernand Iveton lança un vibrant “l’Algérie libre vivra”, comme pour défier la mort qui l’attendait dans la cour glaciale, au pied de la guillotine. Arrivé au greffe, calme et détendu, il prononça ces paroles recueillies par son avocat : “La vie d’un homme, la mienne, ne compte pas. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir…” Paroles laissées comme un message aux générations qui vivront dans l’Algérie indépendante.

Sa mort fut effectivement un exemple. Mais un exemple qui a “éclairé la route” de milliers d’autres patriotes dans la lutte pour briser les chaînes de la servitude.

Avant de mourir, il embrassa ses compagnons d’armes, Ahmed Lakhnèche et Mohamed Ouennouri, exécutés quelques secondes après lui.

De cet homme aux vues lointaines, Joë Nordman a gardé un souvenir fervent. “Sa droiture, sa clarté d’esprit, sa fidélité aux principes de liberté et d’indépendance m’impressionnèrent beaucoup lorsque, pour la première fois, je le rencontrai à la prison Barberousse d’Alger. Il avait trente ans”, écrit-il.

Un souvenir partagé par ses compagnons d’armes qui, le 11 février de chaque année, se recueillent sur sa tombe, au cimetière de Saint-Eugène (aujourd’hui Bologhine), évoquant son courage exceptionnel.

“Le personnage de Fernand Iveton, héros modeste et clairvoyant… imprégné d’un idéal communiste qui l’a conduit à la lutte anti-colonialiste et à l’adhésion au FLN… méritait une étude”, souligne Jacqueline Guerroudj dans son ouvrage déjà cité.

Cette étude, deux étudiantes de l’Institut des sciences de l’information de l’Université d’Alger, l’effectuèrent. Elle fit l’objet d’un grand chapitre dans leur Mémoire de licence portant sur l’engagement des Algériens communistes d’origine européenne, qu’elles présentèrent au mois de juillet 2011.

Source : Al Huffington Post, Mohamed Rebat, 31/07/2014

Lire aussi l’article du 31-05-2016 du Front de Gauche

21 réponses à L’affaire Iveton, un silence français, par Jean-Luc Einaudi
Commentaires recommandés

Max47Le 07 juin 2016 à 03h40
Vous faîtes là une hypothèse très hardie : vous semblez supposer que Mitterrand était socialiste.

Voir dans la discussion
DurandLe 07 juin 2016 à 02h29
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Ceux qui suppriment la peine de mort après en avoir abusé me font penser à ceux qui supprimaient le Statut des Indigènes après s’être bien engraissés avec le commerce colonial…
Finalement, si les socialistes n’avaient pas eu besoin de se refaire une virginité de temps en temps, il n’y aurait eu aucune avancée sociale depuis la Terreur… !

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jpcdLe 07 juin 2016 à 03h16
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Il ne faut pas s’étonner de ces comportements socialistes :
“Anti-dreyfusards, va-t-en-guerre, pétainistes, colonialistes : les socialistes sont restés fidèles à leur histoire. L’attitude du gouvernement vis-à-vis des immigrés s’inscrit dans “une tradition socialiste” de fourvoiement en période de crise politique et morale”. Par Shlomo Sand.
Dans BibliObs le 29 janvier 2016.
http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20160128.OBS3607/anti-dreyfusards-va-t-en-guerre-petainistes-colonialistes-les-socialistes-sont-restes-fideles-a-leur-histoire.html

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Max47Le 07 juin 2016 à 03h40
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Vous faîtes là une hypothèse très hardie : vous semblez supposer que Mitterrand était socialiste.

Répondre +37
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Milton BekerLe 07 juin 2016 à 08h09
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C’est peut etre parce qu’ils n’etaient pas vraiement socialistes ?

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jpcdLe 07 juin 2016 à 09h54
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Il étaient en tout cas nominalement socialistes, c’est-à-dire socialistes au sens de l’échiquier politique français. C’est d’ailleurs la conclusion de l’article de Shlomo Sand : “François Hollande et Manuel Valls ne dérogent donc pas à la tradition socialiste. Ils ne sont pas des enfants illégitimes de la gauche politique, et l’on peut parfaitement voir en eux d’authentiques héritiers de Jules Guesde, Marcel Sembat, Paul Faure et Guy Mollet. Il semble bien qu’on ne puisse guère attendre d’eux la mise en œuvre d’une nouvelle politique qui réfrénera la montée de l’islamophobie et préservera la France comme pays des droits de l’homme et du citoyen.”

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BobforresterLe 07 juin 2016 à 02h40
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L.action d Iveton a été condamné par le pcf à juste titre. Ce même pcf qui l a fait défendre par son meilleur avocat pour lui éviter la peine de mort . Sans succès hélas. Un héros qui a choisi une juste cause mais dans le mauvais camp.
On cache aux jeunes franco algériens que des millions de Français étaient contre cette guerre et que certains comme mon ami Cassan membre du pcf métropolitain refusèrent de porter des armes. Torturé par les paras et envoyé au devant des patrouilles il est revenu vivant. Je l ai rencontré nettoyeur de rotatives à France Soir où j étais remplaçant. La cgt du livre très puissante plaçait là ses persécutés qui jouissaient d un bon salaire pour peu d heures d un travail cependant malsain dans les odeurs d encre chaude et de pètrole.

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Milton BekerLe 07 juin 2016 à 08h13
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Comdamné a juste titre par le pCf ?

Un héros qui a choisi une juste cause, mais le mauvais camp ?

Peux-tu développer ton idée stp ?

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JLe 07 juin 2016 à 08h03
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Pour répondre à la question, rhétorique, sur qui était le Garde des sceaux responsable, je l’ai appris, et entendu rappeler avec force, dans le cadre d’un mouvement non-violent où je militais à une époque où ledit ministre n’était encore que candidat à la présidence de la République.

Quant au PC par rapport à l’Algérie, il m’a été donné de voir la stupeur d’un militant communiste qui soutenait candidement que le PC avait été “le premier” à prôner l’indépendance algérienne, en se voyant rétorquer en substance, par une militante chevronnée d’autres mouvements : “Nous, nous l’avons soutenue dès le début [comprendre 1954], et au début le PC était contre nous…”.

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ISTINALe 07 juin 2016 à 08h43
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Ah, ce sempiternel devoir de mémoire ?
Qui, en 1954, suites aux massacres de Pieds-Noirs, Ministre,
fit retirer toutes les cartouches de Gendarmes des pistolets
des Gendarmes de l’Algérie Française ?*
C’est ce qui nous avait le plus frappé !
La théorie de pas de bavures, planait déjà chez les
Socialistes partisans je le présume de faire la Guerre, sans
la faire !!!!!!!

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P.LacroixLe 07 juin 2016 à 08h45
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“je n’ aime pas les communistes parce qu’ ils sont communistes, je n’ aime pas les socialistes parce qu’ ils ne sont pas socialistes………..” C. de Gaulle

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KouiLe 07 juin 2016 à 08h48
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Les socialistes n’ont jamais exprimé le moindre regret pour leurs crimes. Ils ont toujours préféré les effacer discrètement de l’histoire comme Mitterrand pour le meurtre d’Iveton. Est ce que Hollande va s’excuser pour le soutien à Saddam Hussein, Pol Pot, Heykmatyar, Bébé Doc, Gemayel, Habiarimana, Vorster, Hassan II ? Va t on rouvrir l’enquête sur l’attentat terroriste contre le Rainbow Warrior ? Les fauscialistes n’assument pas leurs crimes, fournir des bombes et des avions à Saddam pour qu’il bombarde les villes iraniennes par exemple, et osent critiquer leurs adversaires pour quelques paroles maladroites et sorties de leur contexte. Libérez les archives et l’odeur macabre ferra fuir l’électeur de ce parti. Dernier exemple en date, Hissene Habre condamne pour le meurtre de 40000 personnes alors qu’il n’était que l’homme de paille de Mitterand. Il faut effacer les plaques à la gloire de ce monstre et mettre le nom heroique d’Iveton a la place.

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JLe 07 juin 2016 à 09h05
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Pour Hissen Habré c’est (comme toujours et je ne prétends pas tout savoir) plus compliqué : il a commencé à faire parler de lui avant Mitterrand, au temps de Giscard, en gardant comme otage une Française, Françoise Claustre et en massacrant un officier français venu négocier, le Commandant Galopin. Cela dit, où a-t-il en France des plaques à son nom ? (NB c’est une vraie question).
Toujours sur le Tchad, j’ai eu l’occasion, en 1969, de discuter dans un train avec un sous-officier français qui en revenait pour une perm. Il m’assurait qu’il emmenait régulièrement des patrouilles dont une partie ne revenait pas, et qu’il y avait des appelés. On avait vaguement signalé une intervention française l’année précédente, mais depuis, silence total.

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AnnouchkaLe 07 juin 2016 à 08h55
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“La vie d’une homme, la mienne, ne compte pas. Ce qui compte c’est l’Algerie, son avenir”. Un Waffen-ss en URSS aurait certainement pu prononcer la même phrase au moment de mourir…
Quand au bourreau décrit pat le PCA comme “l’un des descendants de ces oiseaux de proie qui se sont abattus sur nos rivages en 1831(…)” , il ne lui est pas concédé beaucoup plus d’autonomie”…

Ce serait intéressant de savoir entre quelles mains se répartit la richesse aujourd’hui en Algérie. Quelque chose me dit que le partage n’est toujours pas très équitable.

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ScalpelLe 07 juin 2016 à 09h09
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Sur cette emblématique affaire un roman poignant vient tout juste de paraitre. Joseph Andras en est l’auteur. “De nos frères blessés”, le titre. Primé du Goncourt du premier roman, l’auteur a sagement décliné la couronne. Il ne pouvait pas faire moins et ce geste grandit encore son œuvre.
Roland Dumas raconte que Mitterrand, éternellement mutique sur le sujet, aurait tenu à laver cette tache de sang en supprimant bien plus tard la peine de mort. Ce crime atteste s’il en était besoin du climat de haine prévalant à l’époque. Ce qui frappe, c’est de voir les couvertures de presse, France Soir ou Le Monde notamment, déjà…qui, 12 ans seulement après la libération, laissent un goût de rance.
Il ne fut que très mollement soutenu par un PC divisé, dont il était pourtant membre.
On lui trouvera sans doute, dans le meilleur des cas, une rue… sans numéro (comme celle des fédérés à Brest, ou la rue Maurice Audin à Rennes)) pour honorer sa mémoire.
Je rebaptiserai bien l’abominable rue Bugeaud à Brest…On peut rêver.

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JLe 07 juin 2016 à 10h13
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Je signale que l’ex rue Richepanse, à Paris (limite du premier et du huitième) a été débaptisée en 2001, sous la pression des Antillais, pour devenir rue Saint-Georges (le Chevalier, chercher avec son nom et on verra le rapport), parce que Richepanse avait participé à la réintroduction musclée, pour ne pas dire limite génocidaire, de l’esclavage dans les Antilles.

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rastignacLe 07 juin 2016 à 09h23
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les catégories d’élèves avec séparation entre indigenes et européens ? Les instituteurs allaient aux domiciles des parents algériens pour les supplier que leurs filles puissent continuer leurs études lorsqu’ils s’apercevaient qu’elles avaient des réelles capacités. Mais elles étaient déjà “promises”.

Puis-je mettre les photos de classe de mon épouse née à Aïn tedeles ?

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rastignacLe 07 juin 2016 à 10h17
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Pour vous prouvez qu’il ne s’agit pas d’une photo retouchée ou prise ailleurs, je peux vous mettre celle de sa soeur nadine année scolaire 56-57. On peut y voir le cartouche : photographe Jean Casado “patrik’studio” 14, rue de la Mina à Mostaganem.

Vous pourrez ainsi faire le décompte des indigènes et celui des enfants de “colons”. Je tiens à signaler que de plus sur cette photo il y avait une algérienne handicapée moteur (à gauche sur la photo appuyée sur le mur à côté d’une institutrice)

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ZahirLe 07 juin 2016 à 09h31
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Il faut savoir que chaque année en Algérie, nous rendons hommages à ces hommes souvent très jeunes qui ont aimé être libre et se battre pour cette liberté, la vraie, liberatrice des peuples et des espoirs, avant hier encore on a rendu hommage à notre héro national Henri Maillot, digne fils d’Algérie,les socialistes racistes ont voulu séparer les peuples Français et Algériens. Jamais nous n’oublierons, malheureusement l’ecrasante majorité des franco-algériens votent pour le PS. C’est triste

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rastignacLe 07 juin 2016 à 09h39
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Henri Maillot n’ayant pas les faveurs du FLN :

“Belkacem Bouchafa, responsable des réseaux FLN d’Alger, raconte en 1986 : « Dès que la presse a parlé du vol du camion d’armes nous avons donné pour instruction de rechercher les auteurs de ce détournement pour pouvoir récupérer les armes et éventuellement les neutraliser. Ces armes étaient destinées à armer des groupes qui, plus tard, risquaient d’être des adversaires. Les éléments communistes étaient recherchés par les autorités coloniales et par nous-mêmes : c’était à celui qui les découvrirait le premier. C’était une course de vitesse…”

Et oui derriere les combattants il y avait des sympathisants et derriere les sympathisants il y avait déjà des puissances étrangères …

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CLAUDELe 07 juin 2016 à 10h11
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M Mitterand a fait condamné à mort 45 nationalistes algériens ou dit nationalistes compte tenu de l’absence de toute équité dans l’instruction des procès à charge où il fallait faire du chiffre.
http://www.lexpress.fr/actualite/po...
Le parti communiste a voté les pleins pouvoirs à Guy Mollet accélérant ainsi les massacres et tortures de la population algérienne ( voir votre excellent documentaire « La pacification en Algérie »).

M Guy Mollet parfaitement informé des horreurs commises s’est abstenu d’intervenir.

Plus de 50 ans après on a reconnu les faits mais les responsables politiques de l’époque tant par leurs actions que par leur mutisme ( ministres et parlementaires) de ces crimes abominables n’ont jamais été inquiétés.

Comme après la débâcle de 1940, la grande majorité des parlementaires qui ont confié les pleins pouvoirs à Pétain n’ont pas été inquiétés et le « grand jeu » a continué, notamment M Paul Raynaud a fait de la politique jusqu’en 1969.

Une seule devise : responsables mais pas coupables.

Nos partis politiques ne sont que des leurres toutes tendances confondues.

Le système dit “démocratique” plus habile que le système soviétique nous fait gesticuler une dizaine de marionnettes pour nous donner l’impression que nous avons le choix.

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MaxLe 07 juin 2016 à 10h27
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Perso, je ne me sens pas solidaire de cette personne, il a été un précurseur des porteurs de valises.
Son engagement pour une Algérie indépendante était normal mais faire un attentat qui aurait été le précurseur d’autres attentats était une limite à ne pas franchir.
Faire campagne contre l’envoi de l’armée en Algérie était une bonne chose mais faire des attentats ou être porteurs de valises pour le FLN sont deux choses différentes.
Résister pour défendre l’honneur de la France est une chose, être complice du FLN est autre chose.

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Alerte

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“Ne soyez jamais certains de rien.” [Bertrand Russell]

“Dans une société bien huilée, on ne dit pas ce que l’on sait, on dit ce qui est utile au pouvoir” [Noam Chomsky]

“Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre. […] Même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave.” [Condorcet]

“Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle hait ceux qui la disent.” [George Orwell]

“Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” [Martin Luther-King]

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