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un texte d’Evo Morales sur la dette et les dettes

samedi 25 août 2018, par Acca

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Moi, Evo Morales, je suis venu ici pour vous rencontrer.

Ici donc, moi, descendant de ceux qui peuplaient l’Amérique il y a quarante mille ans, je suis venu à la rencontre de ceux qui l’ont trouvée il y a seulement cinq cents ans.

Ici, nous nous rencontrons tous. Nous savons ce que nous sommes, et c’est beaucoup.

Moi, originaire de la noble terre américaine, je déclare que mon frère des douanes européennes me demande du papier écrit avec un visa pour découvrir ceux qui m’ont découvert.

Moi, venant de la noble terre américaine, je déclare que le frère usurier européen me demande de payer une dette contractée par Judas, que je n’ai jamais autorisé à me vendre.

Moi, originaire de la noble terre américaine, je déclare que le frère législateur procédurier européen m’explique que toute dette se paye avec intérêts, même si pour cela il faut vendre des êtres humains et des pays entiers sans demander leur consentement.

J’apprends à les connaître. Et moi aussi, je peux réclamer des paiements et des intérêts. Dans les Archives des Indes, papier après papier, reçu après reçu et signature après signature, entre 1503 et 1660 seulement, 185 tonnes d’or et 160 mille tonnes d’argent provenant d’Amérique sont arrivés à San Lucas de Barrameda.

Pillage ? Je ne le croirais pas ! Car ce serait penser que les frères chrétiens ont manqué à leur septième commandement.

Spoliation ? Gardez-moi Tanatzin d’imaginer que les Européens, comme Caïn, tuent et nient le sang de leur frère !

Génocide ? ce serait donner crédit aux calomniateurs, comme Bartolomé de las Casas, qui décrivent la rencontre comme la destruction des Indes, ou aux ultras comme Arturo Uslar Pietri, qui prétend que le début du capitalisme et la civilisation européenne actuelle résultent de l’inondation en métaux précieux !

Non, ces 185 tonnes d’or et 160 mille tonnes d’argent doivent être considérés comme le premier de nombreux autres prêts amicaux accordés par l’Amérique et destinés au développement de l’Europe. L’inverse nous ferait présumer l’existence de crimes de guerre, ce qui donnerait non seulement le droit d’exiger le remboursement immédiat, mais aussi l’indemnisation du préjudice subi.

Moi, Evo Morales, je préfère penser à la moins offensante de ces hypothèses.

Cette fabuleuse exportation de capitaux n’était que le début d’un plan " MARSHALLTESUMA " pour assurer la reconstruction de l’Europe barbare, ruinée par ses guerres déplorables contre les cultes musulmans, créateurs de l’algèbre, de la médecine, de bains quotidiens et d’autres réalisations supérieures de la civilisation.

Par conséquent, alors que nous célébrons le 500e anniversaire de l’emprunt, nous pouvons nous demander : les frères européens ont-ils fait un usage rationnel, responsable ou au moins productif des fonds si généreusement avancés par le Fonds international indo-américain ? Nous déplorons d’avoir à répondre non.

Stratégiquement, ils l’ont gaspillé dans les batailles de Lepante, dans des Invincibles Armadas, dans des troisièmes reichs et d’autres formes d’extermination mutuelle, sans autre destin que celui de finir occupé par les troupes yankees de l’OTAN, comme au Panama, mais sans canal.

En termes financiers, ils ont été incapables, après un moratoire de 500 ans, de rembourser le capital et les intérêts, ou de ne plus dépendre des liquidités, des matières premières et de l’énergie bon marché que l’ensemble du tiers monde exporte et leur fournit.

Ce tableau déplorable corrobore l’affirmation de Milton Friedman selon laquelle une économie subventionnée ne peut jamais fonctionner et nous oblige à exiger d’eux, pour leur propre bien, le paiement du capital et des intérêts que nous avons si généreusement retardé durant tous ces siècles.

En disant cela, nous disons clairement que nous ne nous abaisserons pas à faire payer à nos frères européens les vils et sanguinaires taux d’intérêt de 20 et même 30 pour cent que les frères européens font payer aux peuples du Tiers Monde. Nous exigerons simplement le remboursement des métaux précieux avancés, plus le modeste intérêt fixe de 10 %, accumulé seulement au cours des 300 dernières années, avec 200 ans de grâce.

Sur cette base, et en appliquant la formule européenne des intérêts composés, nous informons les découvreurs qu’ils nous doivent, comme premier paiement de leur dette, une masse de 185 tonnes d’or et 16 mille tonnes d’argent, élevés tous deux à la puissance 300.

C’est-à-dire un nombre dont l’expression totale nécessiterait plus de 300 chiffres, et qui dépasse de loin le poids total de la planète Terre.

Ces masses d’or et d’argent sont très lourdes ; combien pèseraient-elles, calculées en sang ?

Faire valoir que l’Europe, en un demi-millénaire, n’a pas été capable de générer suffisamment de richesse pour annuler ce modeste intérêt serait admettre son échec financier absolu et/ou l’irrationalité insensée des hypothèses du capitalisme.

De telles questions métaphysiques, bien sûr, ne nous inquiètent pas, nous les Indo-Américains.

Mais nous exigeons la signature d’une lettre d’intention pour discipliner les peuples débiteurs du Vieux Continent et les obliger à remplir leur engagement par le biais d’une privatisation ou d’une reconversion rapide de l’Europe, ce qui leur permettra de nous la livrer toute entière, en premier paiement de la dette historique.

Après le vécu et le rêve, le plus important c’est le réveil.

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