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Le présent reste un sujet tabou

jeudi 15 octobre 2020, par Jean Clavel

J’ai regardé avec intérêt l’émission de France 2 : "Décolonisations" du 6 octobre dernier.

Intérêt et satisfaction car pour la première fois à ma connaissance, une chaîne du service public de télévision présentait un documentaire relatant de façon objective le caractère criminel des guerres coloniales.
Malgré ses insuffisances et ses manques, le film proposé et le débat qui a suivi reflète le caractère négatif de la colonisation et des guerres menées par les gouvernements français pour en prolonger la durée.
Bravo au réalisateur, même si je peux lui reprocher l’absence de référence à l’action des communistes français de l’époque qui dénonçaient les guerres coloniales, demandaient la paix, les négociations et la reconnaissance des droits à l’indépendance des peuples opprimés.
Pour la guerre d’Algérie par exemple, cela aurait permis d’éviter bien des souffrances : la mort de 30 000 jeunes soldats français, la mort de centaines de milliers d’algériens et le départ de milliers d’européens pouvant rester en Algérie.

La diffusion de cette émission aujourd’hui sur une chaîne du service public reflète en fait l’évolution de l’expression du pouvoir actuel en France,

Il s’agit pour lui en reconnaissant les crimes du passé de s’affranchir de toute responsabilité à cet égard. De parler d’un passé révolu pour lui permettre de ne pas parler du présent de la politique extérieure de la France qui consiste à poursuivre ses ambitions de domination et de préservation des intérêts des multinationales telles Total, Bouygues, Bolloré etc. sous des formes nouvelles mais avec la présence de l’armée française dans de nombreux pays africains officiellement indépendants.

Le présent reste un sujet tabou.