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La construction d’une coalition de gauche progresse en Haïti

vendredi 3 mai 2019, par Acca

Bref rapport sur la situation actuelle en Haïti qui reste très explosive avec le gouvernement de Jovenel Moïse qui ne peut gouverner et un divorce total entre les institutions étatiques et la population.
par Camille Chalmers

Jovenel Moïse poursuit la mise en œuvre de politiques néolibérales agressives, confirmées par un récent accord signé avec le FMI en février 2019 pour obtenir un prêt de 229 millions de dollars sur 3 ans. Il a été décidé de privatiser le secteur de l’énergie et l’approvisionnement en hydrocarbures après la clôture de l’accord Petrocaribe. Il est à noter que cet accord avec le FMI a été signé immédiatement après le vote d’Haïti contre la révolution bolivarienne à l’OEA. Le budget du gouvernement continue avec les mêmes tendances de répression fiscale antipopulaire. Toujours dans une décision honteuse qui a suscité l’indignation générale de la jeune population, Moise a décidé de voter contre Nicolás Maduro à plusieurs reprises à l’OEA et a reconnu le "gouvernement" fantoche et illégal de Juan Guaidó.

Coordonné par le département d’État, Haïti a vendu au Qatar la dette de 4,2 milliards que nous avons contractée auprès du gouvernement vénézuélien. On soupçonne que le gouvernement du Qatar, avec cette opération, verse un volume important d’argent à Juan Guaidó et qu’il a obtenu du gouvernement haïtien des promesses peu claires pour le contrôle de certaines ressources stratégiques. Les Etats-Unis utilisent le gouvernement de Jovenel Moise comme cheval de Troie pour briser la CARICOM et intensifier le processus de recolonisation des îles des Caraïbes dans le but stratégique de détruire la révolution cubaine, de renverser le gouvernement bolivarien et de prendre le contrôle des énormes ressources stratégiques de la Grande Caraïbe.

Pendant quelques semaines, la situation est devenue très tendue avec une activité permanente des gangs dans les quartiers populaires et un foyer de rébellion installé par un des chefs de ces gangs - Arnel - dans la région de l’Artibonite. Nous venons d’apprendre qu’Arnel prenait avec les armes la caserne de la commune appelée Petite Rivière de l’Artibnite. Cette activité de gang est associée à des épisodes de massacres contre les principaux quartiers populaires de la capitale (la salin, cité solèy, Canaan, Gran Ravin... etc).

Actuellement, le président tente d’obtenir la nomination d’un nouveau premier ministre totalement contrôlé par le clan PHTK (Jean Michel Lapin) et tente, avec le ferme soutien de l’impérialisme yankee, de convaincre certains secteurs de la social-démocratie de participer à ce gouvernement.

Les forces populaires, nous construisons une nouvelle coalition de forces de gauche qui regroupe 6 structures politiques : GRML, AKAO, KONTRAPEPLA, RASIN Kan Pèp La, Ayiti Djanm, BOURAD. Depuis février, nous avons tenu 13 réunions avec un processus positif de rapprochement - encore fragile - mais qui suscite de nombreux espoirs d’avancer dans la construction d’un front unitaire de forces de gauche qui est le seul moyen de changer la corrélation des forces dans notre terrain politique. Nous avons publié deux déclarations sur la crise qui ont été bien accueillies par la population.

Au niveau tactique, nous entamons des conversations avec d’autres secteurs politiques afin de ralentir le processus de négociation dans le contexte de la formation d’un nouveau gouvernement. Nous voulons maintenir l’exigence fondamentale des secteurs populaires de la démission du Président et de la dissolution du Parlement. Il est vital d’y parvenir et d’avancer vers la formation d’un gouvernement de transition. Nous pensons que les forces politiques de centre droit et social-démocrate telles que : OPL, Fusion, MOKRENA, Ayisyen pou Ayiti, Verite, Veye yo, Tèt ansanm, MOPOD, Fanmi Lavalas, Pitit Desalin seront d’accord avec cet objectif.

Il est vital pour les forces populaires et le rétablissement de la démocratie en Haïti :

1) Briser le monopole de toutes les structures de pouvoir de l’Etat par le clan d’extrême droite autour du parti PHTK et de ses alliés, commandé par les Etats-Unis.

2) Empêcher les prochaines élections d’ouvrir l’espace pour la restauration d’un néo-duvalierisme. Le fils de Jean Claude Duvalier - Nicolas Duvalier) a entamé une campagne présidentielle agressive, avec le même soutien que lors d’une autre élection qui a élu des candidats d’extrême droite, au Brésil, en Espagne...etc.

3) Empêcher le Parlement actuel, totalement contrôlé par l’impérialisme et le clan PHTK, d’adopter des réformes dans le texte de la Constitution qui signifieraient la destruction de tous les acquis démocratiques des 30 dernières années.

4) Dans la période de transition, nous devons changer radicalement le système électoral qui est sous le contrôle de l’impérialisme, du PHTK, de certaines familles de l’oligarchie et des trafiquants de drogue. Ils se préparent à clore le jeu électoral à leur profit exclusif pour un contrôle total de la vie politique du pays pour les 40 prochaines années.

5) Arrêter le processus d’accaparement des terres historiquement occupées par les paysans qui cherchent à transférer leurs terres à des sociétés transnationales et à de grandes sociétés haïtiennes. Ces transferts visent à consolider les secteurs suivants : Zones franches pour l’exportation de produits textiles vers le marché américain, industries exploitant des ressources minières métalliques, tourisme commercial, agro-industries pour l’exportation.

Nous pensons que dans la situation actuelle, il est possible de construire une large alliance pour freiner les plans des groupes dominants en Haïti.

Camille Chalmers

source : resumenlatinoamericano.org

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